Le marché du recrutement dans le digital et l’informatique en France traverse une zone de turbulence en 2025. Moins d’opportunités, une mobilité professionnelle plus timide, un contexte géopolitique sous tension… et pourtant, sous la surface, la dynamique de transformation numérique reste bien active. Tour d’horizon d’une année de transition.
📉 Moins d’offres, moins de mouvements
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. D’après la dernière étude de Pôle Emploi et APEC, les intentions d’embauche dans les métiers du numérique ont baissé de 12 % au premier trimestre 2025 par rapport à la même période en 2024 (source : APEC, avril 2025). Cette baisse s’explique en grande partie par la raréfaction des levées de fonds : les taux d’intérêt toujours élevés maintiennent la pression sur les investisseurs, notamment dans le capital-risque. Moins de cash, moins de croissance agressive… donc moins de recrutements.
En parallèle, les talents sont devenus plus prudents. Après plusieurs années de grande mobilité, beaucoup de professionnels choisissent de rester dans leur entreprise actuelle, par crainte de l’incertitude économique. Résultat : moins de “liquidité” sur le marché de l’emploi, et donc moins d’appels d’air.
🌍 Une géopolitique fragile
À cela s’ajoute un contexte international tendu. La guerre en Ukraine, les tensions au Proche-Orient et le flou politique aux États-Unis à l’approche de la présidentielle ont un impact direct sur les marchés publics et les stratégies d’investissement des grandes entreprises. Beaucoup préfèrent temporiser en attendant une meilleure visibilité.
Comme le note le FMI dans ses perspectives de croissance publiées en mars 2025 :
“L’incertitude géopolitique reste l’un des principaux freins à la reprise de l’investissement privé, notamment dans les secteurs technologiques en Europe.”
(source : FMI, World Economic Outlook, mars 2025)
⚙️ Mais la transformation digitale, elle, ne s’arrête pas
Ce serait une erreur de croire que l’activité numérique est à l’arrêt. Bien au contraire. Les projets de transformation digitale se poursuivent, souvent avec une orientation plus stratégique et rationnalisée. On observe notamment :
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Une adoption massive de l’intelligence artificielle, intégrée dans les outils de productivité, la relation client, le marketing ou la R&D.
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Un déploiement accéléré du cloud dans les grandes entreprises, pour gagner en flexibilité et en performance.
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Une priorité donnée à la cybersécurité, avec la montée en puissance de profils experts (DevSecOps, analystes SOC, etc.).
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L’utilisation de l’IA générative dans les politiques de cost cutting ou d’automatisation des tâches, pour optimiser les ressources sans sacrifier la qualité.
📈 2026 en ligne de mire : les carnets se remplissent
Malgré un présent prudent, l’avenir s’annonce plus prometteur. De nombreuses entreprises B2B — notamment dans l’industrie, les services numériques et la tech — commencent à remplir leurs carnets de commandes pour 2026. Les signaux faibles se multiplient : appels d’offres, projets d’envergure, plans de recrutement en préparation.
Cette tendance fait écho à celle observée après le choc de 2020, où le marché avait rebondi fortement dès 2021.
Comme le souligne un rapport de France Digitale :
“Nous anticipons une reprise progressive du financement et du recrutement à partir du second semestre 2025, avec un véritable redécollage attendu pour 2026.”
(source : Baromètre France Digitale, mars 2025)
🚀 En résumé
2025 n’est pas une année facile pour le recrutement digital et IT. Mais elle marque une phase de consolidation, d’observation et de repositionnement. Le marché est en veille, pas en veilleuse. Et si la prudence domine aujourd’hui, l’année 2026 pourrait bien marquer le retour d’une dynamique proche de celle de 2021–2022.
Chez digiRocks, on reste à l’écoute des signaux faibles, et surtout des talents qui veulent anticiper l’avenir. Parce que le digital ne dort jamais.